Les habitants choisissent leur paroisse : Longueuil ou Boucherville?
L’acte d’installation du curé Dauzat daté du 20 septembre 1715, le nomme curé de la paroisse Saint-Antoine avec ses dépendances:
» à savoir le fief Tremblay jusqu’à l’habitation de Michel Lapointe inclusivement, avec l’île Dufort, comme aussi de la Prairie Saint-Lambert jusqu’à l’habitation qui joint le petit ruisseau appelé du petit Charles inclusivement. »
L’évêque réunit le fief du Tremblay à la paroisse de Longueuil en 1719. Ce n’est cependant que le 3 mars 1722 qu’un arrêt du Conseil du Roi confirme le règlement des paroisses de la Nouvelle-France. Évidemment, Madame de Varenne ne laissera pas aller son fief vers une autre paroisse sans en tirer profit. Elle exige donc en contre partie qu’on lui réserve, ainsi qu’aux futurs héritiers du fief de l’île Dufort et du Tremblay, le second banc à l’église, le premier allant de droit au seigneur et baron de Longueuil. [p. 45 robert rumilly, histoire de Longueuil.]
1721, Collet et Boucault font un procès-verbal sur la commodité et incommodité pour chacune des paroisses de la Nouvelle-France. On rassemble seigneurs, curés et citoyens afin de fixer les limites de chaque paroisse. Comme on peut le constater lors de l’assembléé du 27 février 1721 à Longueuil, les habitants du Tremblay sont presque tous rattachés à la paroisse Saint-Antoine-de-Pade de Longueuil et sont pour la plupart satisfait, exception faite des Bougret de l’île Dufort qui se disent être à égale distance de l’église de Boucherville et que pour eux il est plus facile de se rendre à cette dernière. Les habitants du Tremblay présents à cette assemblée sont Jean Bougret dit du fort, François Robert de la Pommeraye, François Lannetot, Estienne Benoist dit Livernois, et Jean Desnoyers dit Desmarrest. Prudent et Louis Bougret dit du fort, habitants de l’île Ste-Marguerite, n’ont pu se rendre à cette assemblée. [RAPQ 1921-1922, p. 310]
Pareille assemblée eut lieu le 1er mars 1721 à Boucherville. Michel Robin, habitant du Tremblay, assiste à cette réunion « … tant pour luy que pour la veuve de Michel Viau, aussi habitante du même fief, dans la partie qui est scituée au dessous de la rivière du Tremblay, entre la ditte rivière et la seigneurie de Boucharville,… ». On comprend donc pourquoi ces deux concessionnaires du Tremblay demande à être rattachés à Boucherville. Au printemps et à l’automne, il leur est impossible de traverser la rivière et ainsi de se rendre à Longueuil. [RAPQ 1921-1922, p. 312]
Quant à Charles François, il est mentionné avec les habitants de la paroisse et seigneurie de Boucherville. Alors, comment se fait-il qu’il fasse partie de la seigneurie du Tremblay lors de l’aveu et dénombrement de 1723?
À titre d’exemple, Marie Viger, veuve de Jean Dufort, bail à ferme une terre située au Tremblay à Louis Ménard, laboureur, de la seigneurie du Tremblay, paroisse St Antoine de Pade. Ou encore, dans l’acte de vente passé le 13 juin 1743 devant Simonnet, il est spécifié que la veuve de Pierre Robert habite le fief ou seigneurie du Tremblay, paroisse de St Antoine de Pade de Longueuil. Par contre, dans l’acte de vente passé le 29 octobre 1751 devant Foucher, Jean Baptiste Robidoux vend un morceau de terre situé au Tremblay, paroisse de Boucherville.
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