Le fort ou village du Tremblay
Les guerres iroquoiennes ne sont pas sans affecter les censitaires. Les habitants du Tremblay ne sont pas très bien protégés car ils n’avaient pas d’endroit sécuritaire où aller se réfugier avant l’établissement du fort du Tremblay vers 1696. Le fort de la future baronie de Longueuil se trouve trop loin pour leur être utile en cas d’attaques inopinées. On doit d’ailleurs déplorer la mort de quelques habitants du Tremblay, entre autres Jean Deniau et Hélène Dodin, tués par les Iroquois le 12 août 1695, dont les funérailles eurent lieu le 13 à Boucherville.
Le fort du Tremblay se trouve sur la terre que possédait Jean Baptiste Mesnard dit Bellerose en la seigneurie de Longueuil, soit la plus éloignée au nord-est et qui borde la seigneurie du Tremblay. Dans certains actes de vente ou encore inventaires après décès, on mentionne non seulement la présence de ce fort, mais on découvre que la plupart des censitaires du Tremblay avait une maison dans le fort.
Voici quelques extraits pris dans des actes notariés ou dans les registres paroissiaux dans lesquels il est mentionné l’existence d’un fort:
5 mars 1697, greffe Adhémar Transport d’une somme d’argent; par Alexandre Lacoste dit Languedoc et Marguerite Deniau, son épouse, du village du Tremblay, à Jean Bertin, sergent de la compagnie de Monsieur de Muy en quartier à Boucherville, absent, ledit notaire ce acceptant.
1er juillet 1698, greffe Adhémar Inventaire de Mesnard: item une concession au village du Tremblay de la contenance de soixante arpents de terre en superficie.
Item la maison qui est dans ledit fort du Tremblay, construit sur la dite concession.
Item la grange et l’estable qui sont dans le dit fort.
8 août 1698, greffe Adhémar Vente par Nicolas Dubray dit Laplume à Étienne Benoît dit Livernois: vend comme dessus au dit Benoist la maison et l’estable qu’il a construit dans le fort dudit (lieu) du Tremblay, lesquels sont construits sur les terres de Jean Baptiste Mesnard … .
9 avril 1699, greffe Adhémar Inventaire des biens que défunt François Lanctôt a en communauté avec Marguerite Mesnard: item une petite maison dans le village du Tremblay couverte de planches de quinze pieds de large sur vingt pieds de long joignant d’un côté à Michel Dubuc et d’autre part à Jean Mesnard dit Bellerose estimée à 240 livres.
» Le dix-sept juin mil sept cent, le révérend Père Laurent Vatier, Récolet missionnaire, a baptisé dans le Fort du Tremblay, à cause du péril de mort, dans sa maison paternelle, Michel Bissonnet, né du même jour et an de Jean Bissonnet et de Catherine Charles son épouse, habitués dans ledit fort du Tremblay; son parrain a été Michel Viau dit Lespérance, habitant de Longueuil, sa marraine a été Marguerite Campeau, femme d’Étienne Benoît dit Livernois, habitant du Tremblay; le Révérend Père Laurent a fait ce baptême à ma prière, de moy soussigné, prêtre curé de Boucherville et du Tremblay. » « R. De la Saudrays, p.c. »
16 mars 1706, greffe Adhémar Vente par Jean-Baptiste Ménard dit Bellerose à Michel Dubuc. Ménard cède à Dubuc un concession sise au dit fort du lieu du Tremblay seigneurie de Longueuil de la contenance de trois arpents de front sur vingt arpents de profondeur […] sans aucun ……… dessus ……… […] terre de la dite concession d’un bout sur le devant au bout des dits trois [ou deux ?] arpents cédés par le dit vendeur à Monsieur le baron de Longueuil …
22 octobre 1710, greffe Adhémar Abandon d’Étienne Charles à son fils, Jean Baptiste: Item une maison sise dans le village du Tremblay.
19 septembre 1723, greffe Laferté dit Lepailleur Échanges de terres entre Michel Dubuc et Louis Ménard dit Bellerose. Ménard cède à Dubuc une concession de trois arpents de terre de front sur vingt arpents de profondeur faisant soixante arpents de superficie sise sur la seigneurie de Longueuil à prendre le front de la de la dite concession au bout joignant deux arpents de profondeur sur trois arpents de large qui font le remplacement de la terre que Monsieur de Longueuil a prise pour faire le village, de Jean-Baptiste Ménard…
Lorsque Michel Dubuc cède cette terre à son fils Michel-Pascal au contrat de mariage de ce dernier, passé le 10 février 1743 devant François Simonnet notaire, elle tient par devant au fleuve Saint-Laurent et contient cinquante arpents de profondeur, soit 10 de plus qu’en 1723. Donc, le seigneur aurait rétrocédé à Dubuc deux ou trois arpents de terre où se trouvait le village.
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